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Candidature de Paris aux JO 2024 : les JO les plus durables de l’Histoire ?

Par la rédaction 0 commentaires - 27/03/17

Jeux Olympiques et ambitions durables, qu’en est-il de la candidature parisienne ?

N’ayant pas emporté l’organisation des JO de 2012, Paris est partie à l’assaut des Olympiades de 2024 en proposant une candidature innovante, porteuse de nombreuses promesses en faveur d'une organisation durable et responsable … Surnommée hier Ville des Lumières, Paris souhaite aujourd’hui se présenter sous un jour nouveau en incarnant la « ville de demain » dans sa candidature internationale aux Olympiades 2024. Par son dessein d’organiser les jeux « les plus durables de l’histoire », la capitale s’est lancée un réel défi pour 2024. Le comité de candidature de Paris 2024 a en effet souhaité proposer un projet s’alignant sur l’accord de Paris pour le climat (érigé et signé par près de 200 pays lors de la COP 21 en 2016) ainsi que sur les 17 Objectifs de Développement Durable (ODD) des Nations Unies.

C’est aussi sans surprise que le comité d’organisation s’est fixé comme objectif d’obtenir la certification ISO 20121 pour l’organisation de l’événement, norme internationale reconnue comme le standard le plus élevé en termes de développement durable appliqué à l’activité évènementielle. Par ailleurs la candidature elle-même est aussi en cours de certification, une première dans l’histoire des Jeux Olympiques.

Ainsi, afin de se conformer aux nouvelles exigences et apporter des solutions efficientes, innovantes mais aussi réalisables ; le COJO (Comité d’Organisation des Jeux Olympiques) a dû mettre en forme une stratégie cohérente répondant à des exigences nouvelles. Un élan éco-responsable enthousiaste que l’on retrouve de plus en plus dans le secteur événementiel sportif français. En effet depuis le 12 Janvier 2017, les 20 plus grands événements sportifs internationaux en France se sont engagés pour l’environnement en signant la charte des « 15 engagements éco-responsables des événements sportifs », initiative menée par le ministère des sports et l’ONG WWF. Les Jeux de Paris 2024 s’inscrivent donc parfaitement dans cette dynamique en développant un programme porteur de sens dont le respect de l’environnement devient une condition sine qua non dans l’organisation de l’événement.


Stratégie et objectifs, l’ambition d’une excellence environnementale

Souhaitant s’inscrire au cœur de la dynamique française actuelle, le comité d’organisation a ainsi misé sur le développement d’une stratégie et de programmes à impacts positifs sur l’environnement, la biodiversité, la société et les territoires.

La stratégie élaborée vise 3 objectifs clés en matière d’excellence environnementale :
1. Créer de la valeur pour l’environnement et la société avec un héritage positif sur le long-terme (via la végétalisation de Paris, le village olympique et ses innovations etc.)
2. Sensibiliser et faire évoluer les comportements et mentalités
3. Organiser des jeux exemplaires en matière de durabilité et définir de nouveaux standards pour les grands événements sportifs internationaux et le mouvement sportif

En vue d’atteindre ces objectifs, plusieurs plans d’actions ont été élaborés afin de mettre en place la stratégie « d’excellence environnementale » préconisée. Concrètement, quelles sont les actions répondant aux objectifs environnementaux fixés ?

  • Climat et Impact carbone

L’une des ambitions majeures de la candidature de Paris est de mettre en œuvre une stratégie bas carbone afin de réduire considérablement l’empreinte carbone de l’événement, et ainsi incarner les JO les plus propres de l’histoire. Les objectifs fixés en matière d’empreinte carbone sont les suivants :
- Réduire de 55% l’empreinte carbone par rapport aux Jeux de Londres 2012
- Dédier 1% du budget COJO à la compensation carbone
- 100% des sites résilients et adaptés aux impacts du changement climatique
- Accès gratuit à l’ensemble du réseau de transports en commun pour les populations accréditées et les détenteurs de billets

  • Gestion et optimisation des ressources

De nombreuses actions et objectifs ont été établis quant à l’utilisation des ressources (énergie, eau, alimentation, déchets…) en vue d’optimiser la gestion de ces dernières de manière durable. On constate notamment les actions planifiées suivantes : Energie :
- 100% de l’approvisionnement en électricité issu des énergies renouvelables et de récupérations
- 100% des sites desservis par les transports en commun
- 100% des spectateurs se déplaçant en transports en commun ou en modes actifs (1)
- 100% des véhicules officiels motorisés propres

Eau :
- Zéro rejet d’eau pluviale dans le réseau d’assainissement pour toute nouvelle construction
- 100% des sites équipés de fontaines à eau potable
- 100% de l’arrosage issu d’eau non potable de récupération

Alimentation :
- 100% de l’alimentation certifiée
- Partenariat avec les filières locales pour toutes les catégories de produits

Déchets :
- Construction d’un écosystème économie circulaire à l’échelle des jeux
- Zéro gaspillage alimentaire + 100% des biodéchets valorisés en compostage ou méthanisation
- Viser le « zéro déchet » et engager les territoires et spectateurs dans la démarche. Objectif de 80% de réutilisation et/ou recyclage des déchets pendant la phase opérationnelle des jeux
- 100% des supports de communication issus de filières certifiées ou entièrement valorisables ou recyclables (merchandising, décoration, signalétique)

  • Sites et infrastructures durables

Un des atout clés mis en avant dans la candidature de Paris repose sur le fait que la grande majorité des sites existent déjà.

Le comité d’organisation préconise aussi :
- 85% des athlètes à moins de 30 minutes de leur site de compétition
- 22 sports situés dans un rayon de 10 km autour du village olympique
- 100% des sites d’entraînements (hors sites de compétition) situés à moins de 20 min du village
- 90 000 chambres d’hôtels disponibles dans un rayon de 10 km du centre-ville

De même, intégrant sur sa liste de 38 sites proposés, 8 sites temporairement installés dans des lieux historiques tel que le Château de Versailles, la tour Eiffel ou encore les Invalides, le COJO intègre dans sa proposition un ensemble de richesses culturelles incarnant les richesses de la France.

  • Village olympique et écoconstruction

L’ambition de Paris 2024 est de créer un village olympique et paralympique moderne, fonctionnel et sur-mesure, répondant au besoin des athlètes mais surtout exemplaire au niveau environnemental en s’inspirant des pratiques Smart city (ville intelligente). Le village qui accueillerait 17 000 athlètes s’inscrirait dans un rayon de 500 m sur un site de 51 hectares, positionné le long des berges de Seine.

Les actions planifiées sont les suivantes : 
- Création de plus de 10 hectares de jardins
- 1,6 km de berges réaménagées
- 100% de matériaux de construction bio-sourcés (2)
- 100% de bâtiments neufs à énergie passive ou positive (3), labellisés BEPOS (Bâtiments à Energie Positive)
- 80% à 100% de déchets de chantier valorisés
- 100% des besoins en eau (pour l’arrosage et le nettoyage des espaces publics) couverts par la récupération des eaux de pluie et des eaux brutes
- 100% de navettes électriques autonomes

  • Insertion du public, emploi et formation

- 100% de mixité homme/femme dans les actions du COJO
- Emploi de 6% de personnes en situation de handicap au COJO
- 247 000 emplois créés dans la construction, l’événementiel et le tourisme

  • Autres

- Engagement dès la candidature des ONG et du secteur associatif (ex : WWF France, UNICEF, Yunus Centre, etc.) pour la construction d’un projet durable et porteur de sens
- +26 hectares d’espaces verts et de nature sur les sites après les Jeux
- Recrutement et formation de volontaires par le COJO pour permettre de contribuer effacement à la sécurité et au secours durant les phases de préparation et de mise en œuvre des J

Retrouvez l’intégralité des actions préconisées par la candidature de Paris 2024 ici.

Paris 2024 face à Los Angeles, et le budget ?

Le critère financier étant particulièrement surveillé par le CIO, la question de la maîtrise du budget reste une problématique majeure pour l’organisation des JO, quand on sait que les surcoûts financiers font presque autant partie de l’histoire des JO que les Jeux eux-mêmes … En effet, depuis les JO de Séoul 1988, tous les comités ont dépassé leur budget prévisionnel, parfois dans des proportions monumentales. On se rappelle notamment des JO de Pékin 2008 qui avaient multiplié par 12 leur prévision initiale (passant de 2.6 à 32 milliards d’euros).

Présentant un budget officiel de 6,2 milliards d’euros, le comité d’organisation Paris 2024 se targue d’un budget maîtrisé, dans la mesure où la plupart des grandes infrastructures existent déjà (hormis la piscine olympique et le village).

Face à Los Angeles qui dévoile un budget olympique serré de 5,3 milliards de dollars, Paris a tout de même su présenter dans sa candidature des avantages pertinents du fait de l’existence de la majorité des sites et de la proximité de ses infrastructures, toutes accessibles en transports en commun (argument robuste en termes de respect de l’environnement).

Paris 2024, une candidature prometteuse à suivre de près

Le développement durable s’impose donc très clairement comme l’ADN du dossier de candidature de la capitale française. Le territoire francilien ayant acquis depuis ces dernières années une notoriété internationale en matière de lutte contre le changement climatique (notamment via la COP21), organiser les JO 2024 représenterait un réel accélérateur de transition écologique pour la capitale parisienne. Cependant, cela sera-t-il suffisant pour remporter l’organisation des Jeux ?

Pour Thomas Bach, président du CIO, l'attribution simultanée des Jeux 2024 et 2028 pour Paris et Los Angeles est envisagée. Il faudra donc attendre le 13 Septembre 2017 pour connaitre le choix du CIO. On célébrera alors peut-être la désignation de Paris comme ville hôte de l’édition 2024 des JO, qui par ailleurs marquerait un symbole historique en célébrant le centième anniversaire des derniers JO organisés à Paris, en 1924 ...

(1) mode actif : marche ou vélo
(2) matériaux de construction bio-sourcés : issu de la biomasse d’origine animale ou végétale (ex : bois, paille, liège, lin, laine...)
(3) un bâtiment à énergie positive est un bâtiment produisant plus d’énergie (électricité, chaleur) qu’il n’en consomme. Généralement calculé sur une période d’un an, on parle de bâtiment autonome sur les périodes très courtes.

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